Les prochains évènements au Manège de Reims

Requiem, la mort joyeuse de Béatrice Massin

au Théâtre du Manège, scène nationale-Reims

Infos en ligne

Dates

JE 16 MARS - 20:00
VE 17 MARS - 19:00

Avec cette création pour douze danseurs, Béatrice Massin, spécialiste de la danse baroque, revisite le Requiem de Mozart en s’inspirant de la vision joyeuse de la mort dans la culture mexicaine. Une fresque chorégraphique et colorée jubilatoire qui revisite au présent les codes du baroque.

En trente ans de création, Béatrice Massin n’a cessé de bousculer notre manière de regarder la danse baroque. Et malgré sa révolution permanente, elle n’a jamais perdu de vue son point de départ : tisser un lien vivant entre une tradition fondatrice et la danse contemporaine avec la musique pour ligne de cœur. Pour ce nouveau spectacle, la chorégraphe s’empare du mythique Requiem de Mozart, une œuvre entourée de légendes et laissée inachevée à la mort du compositeur à 35 ans. Aucun univers macabre ici, bien au contraire. La messe de Mozart s’imprègne de la vision joyeuse et colorée de la mort dans la culture mexicaine pour devenir une fête visuelle et dansante. Béatrice Massin imagine même une suite à la partition, constituée d’une danse du compositeur Arturo Marquez remplie de citations de musique populaire mexicaine. A travers ce parti-pris, elle construit une « danse de mort joyeuse » qui met à nu la mécanique de son travail, entre précision analytique et contrepoint baroque. Un travail d’orfèvre, servi par douze danseuses et danseurs qui en maîtrisent chaque articulation. Segmentés, redistribués, les arabesques et pas glissés se coulent dans une explosion de couleurs, de lumières et de rythmes en osmose avec la musique. Une messe pour le temps présent qui se veut un hymne à la joie. Revivifiant !

Portrait de Rebecca Journo

au Studio K622 à Orgeval - 5 rue de Tahure à Reims

Infos en ligne

Dates

JE 23 MARS - 19:30
VE 24 MARS - 19:30

Inspirée par des œuvres picturales et photographiques, Rebecca Journo se saisit du portrait comme d’une matière modulable. Une création troublante où un quatuor de danseuses questionne le processus de construction d’une identité et cherche à le rendre visible aux yeux des spectateurs.

À la croisée de la danse, de la performance, de la musique et de la photographie, la chorégraphe et danseuse Rebecca Journo développe un univers très personnel. Après s’être attachée aux figures archétypales de L'Épouse et de La Ménagère dans un diptyque remarqué, elle se penche aujourd’hui sur la notion même du portrait dans une pièce pour quatre danseuses et un musicien. Autoportrait, selfie, portrait d’identités, de famille... le portrait symbolise une forme de nécessité à saisir une identité pourtant fuyante, à la capturer comme pour la garder vivante. À l’instar des autoportraits de Cindy Sherman qui se déclinent sans cesse en une myriade de personnages, le portrait s’envisage ici comme une transformation perpétuelle. Il s’agit de littéralement mettre en corps l’image, de se glisser à l’intérieur de ces enveloppes où l’on s’observe soi devenir autre, soi dans le corps d’un autre. Le mouvement naît de l’altération progressive d’une posture par la succession de micros transformations. Enrichi d’une approche sonore par des matières dites « miroirs » (cristal et verre), Portrait cherche à matérialiser la sensation d’une identité en mouvement. Dans ce processus, on retrouve la « touche » Journo qui sollicite toujours activement la perception du public. Les spectateurs regardent autant qu’ils se font regarder. Une mise en abyme, comme une invitation à traverser le miroir, qui amène à réfléchir à ce qui fonde et fabrique une identité.

Peeling Back de Nina Santes & La Fronde

au Théâtre du Manège, scène nationale-Reims

Infos en ligne

MA 28 MARS - 20:00

Après Hymen Hymne et A LEAF, Nina Santes invoque les mythes du sacrifice des corps et de la terre dans un nouveau cycle de création en trois volets. Le premier épisode, Peeling Back, conjugue le féminisme et l’écologie dans une forme de rituel qui invite à repenser notre rapport au monde.

Chorégraphe et performeuse à l’univers très personnel, Nina Santes est assurément une des personnalités les plus singulières de la scène française actuelle. Ses spectacles sont toujours pensés comme des micro-mondes, des écosystèmes créateurs de rituels contemporains, qui tendent à faire émerger la part d’inconnu, d’étrangeté qui nous habite. Dans ce nouveau cycle de création, conçu en trois volets, la performeuse nous invite dans un salon de beauté, le Beauty Glow Tanning Studio, qu’elle envisage comme un « lieu-corps ». Un organisme vivant qui fait entendre ses voix et dans lequel se côtoient quête de la beauté et digestion de la violence.
À travers ce projet, Nina Santes s’intéresse en premier lieu au mythe du sacrifice et à ses implications sur notre rapport au corps et au vivant. Premier épisode, le solo Peeling Back questionne les analogies entre culture du viol et la logique extractiviste qui conduit à piller les ressources naturelles pour répondre aux besoins de nos sociétés de surconsommation. Entre satire et rituel de réparation, cette pièce aborde la notion de sacrifice en tant que violence moderne mais aussi comme un acte de don garantissant le renouvellement du monde. Mêlant musique, danse, performance et installation, Nina Santes y poursuit en solo ses intrigantes investigations pour une nouvelle expérience immersive dont on ne sort pas indemne.